Comme dans beaucoup d’autres secteurs d’activités, ce début d’année 2023 présente un lot de nouveautés dans l’immobilier. Voici les principales nouvelles dispositions légales :
Interdiction de louer certains biens
Comme prévu dans le cadre de la loi Climat et résilience adoptée en août 2021, les logements consommant plus de 450 kilowattheures par mètres carrés et par an sont considérés comme indécents et interdits à la location, à moins que leurs propriétaires réalisent des travaux de rénovation énergétique. A noter que cette interdiction s’applique aux baux conclus ou renouvelés à compter du 1er janvier 2023, mais pas à ceux en cours ou reconduits tacitement.
Mise en place du Carnet d’information du logement
Instauré dans le cadre de la loi Climat et résilience, le carnet d’information du logement est devenu obligatoire depuis le 1er janvier. L’objectif étant de faciliter l’information et le suivi des travaux d’amélioration de la performance énergétique du logement. Selon le décret du 27 décembre dernier précisant ses modalités d’application, ce carnet doit désormais être établi par le propriétaire, lors de la construction d’un logement ou à l’occasion de la réalisation de travaux de rénovation d’un logement existant ayant une incidence significative sur sa performance énergétique.
Une obligation d’établir un plan pluriannuel de travaux en copropriété
Dès cette année, l’élaboration d’un plan pluriannuel de travaux devient progressivement obligatoire pour les copropriétés de plus de 15 ans à destination totale ou partielle d’habitation. A noter que les bâtiments en copropriété entièrement dédiés au commerce ou à des activités de bureau ne sont donc pas concernés. Le PPT a pour objectif d’anticiper et de planifier les travaux d’entretien et d’amélioration de la performance énergétique des immeubles sur 10 ans. Les copropriétés de plus de 200 lots à usage de logement sont ainsi concernées dès ce 1er janvier. Celles de 51 à 200 lots le seront en 2024, et celles de 50 lots ou moins dès 2025.
Un taux d’usure qui augmente
La Banque de France a publié le 28 décembre dernier au Journal officiel le nouveau taux d’usure qui est entré en vigueur au 1er janvier 2023. Pour ce premier trimestre, le taux maximum légal du crédit immobilier a ainsi augmenté à nouveau, passant de 3,03 % à 3,53 % pour les crédits immobiliers entre 10 et 20 ans et de 3,05 % à 3,57 % pour les prêts sur 20 ans et plus.
Réduction de l’avantage Pinel et mise en place du « Pinel + »
Accordés aux investisseurs qui louent durant une certaine durée un logement neuf acheté ou construit dans un bâtiment d’habitation collectif, les taux de réduction d’impôt prévus dans le cadre du dispositif Pinel sont revus à la baisse en 2023. Si jusque-là, la loi Pinel permettait une réduction d’impôt de 12 % sur 6 ans, 18 % sur 9 ans, voire 21 % sur 12 ans ; à partir du 1er avril 2023, les réductions tomberont respectivement à 10,5 %, 15 % et 17,5 % sur les mêmes durées. Ils baisseront de nouveau en 2024, passant à 9 % sur 6 ans, 12 % sur 9 ans et 14 % sur 12 ans, pour enfin disparaître à la fin de l’année. A compter du 1er janvier 2023, les investisseurs peuvent tout de même bénéficier de taux de réduction d’impôt plein si leurs logements nouvellement acquis répondent aux critères du nouveau dispositif baptisé Pinel +, tels que le fait de bénéficier du niveau 2025 de la RT 2020, de répondre à des exigences environnementales ou encore de respecter quelques standards portant sur la qualité d’usage comme un espace intérieur, une double exposition ou une surface minimale.
Doublement du déficit foncier pour certains bailleurs
Bonne nouvelle pour les bailleurs propriétaires de biens énergivores ! La deuxième loi de finances rectificative pour 2022 a en effet porté de 10 700 à 21 400 euros le déficit foncier des bailleurs qui auront réalisé des travaux de rénovation énergétique, au plus tard le 31 décembre 2025, en vue de faire sortir les logements qu’ils louent des classes E, F ou G pour atteindre une classe comprise entre A et D.
par le Journal de l’Agence